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日本語って何ですか? Je vous propose aujourd’hui une petite introduction simpliste sur la langue japonaise, histoire d’éclaircir un tout petit peu, pour les néophytes, les caractères bizarres qui ponctuent certains de mes articles.

Tout d’abord l’écriture japonaise est composée de 3 alphabets : 2 syllabaires
ひらがな (hiragana) et カタカナ (katakana), auquel on ajoute l’alphabet latin, utilisé pour les étrangers ; et un jeu de caractères chinois : les 漢字 (kanji).

Commençons par le plus simple : les Hiragana et les Katakana sont deux alphabets syllabaires qui contiennent strictement les mêmes sons, mais dont l’écriture est différente. La différence d’utilisation entre les deux alphabets se situe au niveau des mots que l’on écrit ; s’il s’agit d’un mot venant d’une langue étrangère (comme knife, taxi, et de manière générale les noms des pays et villes des pays n’utilisant pas les kanjis), il s’écrira en katakana, et dans tous les autres cas, on utilisera les kanjis et les hiragana.

Si on s’en tenait aux deux alphabets syllabaires, ça nous ferait du 92 caractères à apprendre et c’est mare. Si j’étais chef d’escadrille, et que les japonais mangeaient avec des couteaux et des fourchettes, c’est probablement comme ça que ça marcherait.
La réalité est autre, car dans la vraie vie, il y a les kanjis.
Les kanjis, ou caractères ou idéogrammes chinois comme on les appelle en France, peuvent se définir par (que les puristes m’excusent les simplifications impardonnables que je vais faire à partir d’ici, je me ferais seppuku à la fin de l’article pour compenser l’immense affront que je leur fais) un ou plusieurs sens (ou idée), un certain nombre de trais et de compostants élémentaires (appelés clés et radicaux), un ordre de tracé de ces traits, et deux prononciations : 訓 kun et 音 on , respectivement utilisées lorsque le kanji est tout seul dans un mot, ou s’il y a plusieurs kanjis pour former ce mot (avec un lot d’exceptions à cette règle bien sûr). Une illustration classique est le kanji 車 qui se prononce kuruma lorsqu’il est seul et signifie voiture, et sha lorsqu’il est utilisé avec d’autres kanjis comme dans 電車, le mot ainsi formé est la somme des sens des deux kanjis, ici une voiture + électrique, autrement dit un train. Oui, en réalité le sens de mots composés de plusieurs kanjis n’est pas toujours tout à fait trivial à trouver, même en sachant le sens de chacun des kanjis prit séparément.

Mais alors combien ? Le ministère de l’éducation nationale japonaise a établi une liste 1945 kanjis d’usage courant appelés 常用漢字 (jôyô kanji). Les japonais apprennent leurs 1000 premiers kanjis en 6 ans à l’école primaires (6-11 ans). Ils apprennent ensuite le reste des kanjis d’usage courant avant leur sortie du secondaire, c’est à dire la fin du lycée, soit un millier d’autres kanjis en 6 ans.

Après ça, encore un petit millier de kanjis (une paille) à apprendre par soi-même (il y en a un peu plus, je vous le laisse quand même ?), et on a la niveau d’un japonais normal, on peut lire le journal et des romans sans souci.

La bonne nouvelle c’est que tout mot qui peut s’écrire avec un ou plusieurs kanjis peut s’écrire en hiragana, ce qui fait qu’on peut savoir écrire un mot, mais pas savoir le lire dans un journal par exemple. L’autre bonne nouvelle, c’est que les kanjis peu courant (autre que les 1945 courants en fait) sont presque systématiquement accompagnés de leur prononciation en hiragana.

Une fois résolu ce petit détails technique de la lecture, la langue japonaise est somme toute assez simple (du moins ce que j’en ai vu jusque là). Conjugaison presque inexistante, grammaire composée de règles assez simples qui sont respectées dans 97% des cas (alors qu’en français on doit être à 17-18% à tout casser).
La réelle subtilité de la langue n’est finalement pas un problème de grammaire, mais un problème de culture.
En effet, les verbes japonais peuvent se décliner suivant le degrés hiérarchique de la personne à qui l’on s’adresse. Là où le français possède cette subtilité entre le vouvoiement et le tutoiement, le japonais est composé d’une gymnastique de la langue similaire, mais à n degrés.
Le degrés ultime de politesse étant même doublement subtile, dans le sens où l’on emploiera un langage appelé 尊敬語 (sonkeigo : je vous respecte) lorsqu’on parlera de son interlocuteur, mais on utilisera un autre langage 謙譲語 (kenjougo : je suis humble et modeste) en parlant de soi. On peut ainsi se retrouver avec le même verbe (littéralement le même sens, j’entends) mais qui prendra des formes totalement différentes.
Si on transposait ça en français, ce serait un peu comme on si, en plus de vouvoyer quelqu’un d’important, on se vouvoyait soi-même lorsqu’on parle de soi à cette personne, et que la conjugaison des verbes étaient alors différente (relisez donc cette phrase une ou deux fois, je ne suis moi-même pas sur de la comprendre).

Et c’est là que ça devient intéressant (ou compliqué, suivant votre école), car vous avez déjà essayé d’expliquer à un anglais quand est-ce qu’on emploie le tutoiement et le vouvoiement en français ? Et beh là c’est pire. Ce qui fait que, posant la question aux japonais qui sont dans le coins, souvent la réponse est « さあ », un idiome qu’on peut traduire par « tu m’en poses en bonne là ». Mais au final, ça n’a pas l’air de gêner plus que ça les gens, et la fête continue donc bon … « Tais-toi et nage ».

Pour la petite histoire, aujourd’hui j’ai passé le 模擬日本語能力試験3級 aussi appelé JLPT3 (test d’aptitude en langue japonaise niveau 3), mais en version examen blanc (le vrai examen étant le 5 décembre prochain).
Ma foie, c’était pas de la tarte, mais bon on reçoit 2000¥ pour participer à cet examen blanc (oui, ici on te paye pour passer des examens blancs). En plus un beau billet de 2000¥, je savais même pas que ça existait les billets de 2000¥ …

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Suite des activités extra scolaires, qui sont heureusement beaucoup plus lyriques que les cours eux-mêmes, sinon j’aurai pas légion de choses à raconter. Au menu du jour, 茶の湯 ou 茶道 (chanoyu ou chadô) : la cérémonie du thé.
En très simple et très abrégé : c’est une cérémonie très compliquée durant laquelle on boit du お茶 (ocha, thé vert japonais) et à la fin, on a mal aux jambes.

Donc ça se passe dans une pièce avec des tatamis par terre, dans laquelle on est prié de se déchausser en entrant ; on « s’assoie » à la japonaise sur ses chevilles, pendant qu’une dame en kimono prépare du thé suivant une procédure très compliqué que je ne peux pas révéler ici. Tout le monde se salue bien bas au début de la cérémonie. Pendant la préparation du thé, on reçoit humblement quelque petite sucrerie locale, qu’on prend dans une assiette que notre voisin nous fait gracieusement passer. On disposera de la sucrerie suivant un protocole bien défini : on attrape les baguettes avec la main droite (et avec élégance) par dessus (paume de la main vers le sol), puis les prend avec la main gauche, par dessous cette fois, enfin on relâche la main droite et on reprend les baguettes avec la main droite, mais par dessous cette fois. Bien, on peut alors utiliser les baguettes pour prendre le petite gâteau dans l’assiette puis le déposer sur un petit morceau de papier prévu à cet effet. Enfin on le mange, toujours très humblement.
Notez que cette petite sucrerie n’est pas que décorative, elle a aussi le bon goût de rendre le thé moins amer lorsqu’on le boit.

Nous est ensuite servi le thé, qu’on reçoit très humblement. Là encore, pour le boire, le protocole n’est pas tout à fait trivial.
On prend le bol de thé avec la main droite, avec un geste élégant et ferme, tout en gardant la main gauche sur sa cuisse (au niveau de la poche de son pantalon), puis on met la main gauche sous le bol, pour le tenir. Avec la main droite on le fait tourner dans le sens des aiguilles d’une montre d’un demi tour pour que le motif du bol soit visible de nos hôtes (là vous êtes en train de vous dire que je me fous de votre gueule et que j’en rajoute, et bien non point du tout).
On boit alors le thé, doucement, avec raffinement, et une fois fini, on essuie l’endroit du bol où on a bu avec son index et son pouce droit, et on s’essuie les deux doigts sur le bout de papier qui avait servi à déposer le gâteau (cf. paragraphe plus haut). On refait faire un demi tour ou bol, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre cette fois, et on le dépose devant soi, pour qu’un dame en kimono puisse le récupérer.
A la fin de la cérémonie, qui dure environ 4 heures (non je déconne), on se salue à nouveau, en se remerciant pour ce moment de franche rigolade. Puis on se lève et on va marcher un petit quart d’heure, histoire de retrouver l’usage de ses jambes.

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Il est 10h en ce 30 juin, l’avion se pose à Narita, l’aéroport de Tokyo. Il ne fait pas très chaud, mais assez humide.
Passages des contrôles frontières sans souci. Il nous faut maintenant aller à la gare de Shinjuku pour prendre possession de l’appartement.
Le train : un excellent exemple parmi tant d’autres de la complexité du système japonais.
Nous avons en effet le choix entre 2 compagnies de transport : la JR (ancienne compagnie nationale qui a été privatisée) et la Keisei.
Un rapide tour d’horizon des prix (plus de 3000¥ pour la JR, et entre 1000¥ et 1900¥ pour la Keisei) nous fait pencher pour la Keisei, qui propose deux trains : un skyliner (express à 1900¥ qui met 1 heure) et un limited express (mais express quand même à 1000¥ qui met 18 minutes de plus que son compère). Oui au Japon presque tous les trains sont express, mais certains sont un peu plus long que d’autres donc sont classés limited express (une nuance que nous ne pouvons pas encore comprendre, peut être un jour qui sait …).

Une heure dix huit plus tard, nous sommes à Nippori, changement de train, on prend la célèbre ligne de JR Yamanote pour Shinjuku, puis rechangement pour Shin-Nakano en métro cette fois.
A ce stade là, je suis à deux doigts de tout simplement laisser en plan ma valise affreusement lourde, et je commence à avoir un léger coup de barre.
Passage à l’agence immobilière, après avoir arpenté quelques rues comme ça et une bonne heure plus tard on est à l’appartement donc voici la vue de ma chambre :

Cette fois je crois qu’on peut dire qu’on y est.

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