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Mystique, superbe, intemporelle, magnifique, qui fascine et enchante l’imaginaire japonais depuis des millénaires, nous décidâmes de nous lancer dans l’ascension du 富士山 (Fujisan), ou Fujiyama comme l’appellent les étranges habitants d’un lointain pays nommé France.

Fujisan n’est ouvert au commun des mortels que durant la saison estivale, en juillet et août, en dehors, il fait trop froid et le sommet enneigé requiert du matériel de professionnel. Alors qu’en été, ce n’est qu’une petite balade de santé (ou presque) accessible à un enfant de 10 ans.

L’objectif : ascension du mont la nuit, levé de soleil au sommet, descente le matin, et 温泉 (onsen, source d’eau chaude) l’après midi.

Rendez-vous donc le samedi 28 août à 16h à la gare de Shinjuku. L’équipe de joyeux lurons franco-japonaise est composée de
悠, 早耶香, 杉本, Sto, Guillaume et Moi.
C’est en bus que nous nous dirigeâmes directement vers la 5ème étape 五合目 que compte les 10 étapes d’ascension jusqu’au 頂上 (chôjô sommet).

Aux alentours de 19h30, arrivée à la 5ème étape, descente du bus. A partir d’ici, c’est sur nos jambes et nos bras qu’il faudra compter (enfin surtout sur nos jambes).
Sac à dos rempli : nourriture (des trucs solides, pas lourds et qui remplissent bien le ventre, genre barres de céréales, お握り (onigiri), et sandwichs), de l’eau (on en trouve tout au long de la montée mais sont prix augmente naturellement avec l’altitude), une lampe torche (car il fait déjà nuit et le chemin n’est pas éclairé faut pas déconner), des pansements, de la crème solaire, des lunettes de soleil et une casquette (pour la descente qui sera elle de jour).
Coté vêtements, des vêtements assez chaud et confortables, inutile d’avoir du matériel de pro vu que l’ascension n’est pas hyper physique. Par contre des vêtements et chaussures confortables et bien ajusté pour ne pas avoir d’ampoules. Perso, j’étais en jean, pull, veste légère, deux T-shirts, une écharpe, une paire des gants polaires, et une paire de chaussures de sports avec crampons. En cas de pluie, un coupe vent et un pantalon imperméable.

C’est parti ! La première partie dans une forêt clairsemée est assez simple, et peu pentue. Et on apprécie en fait la fraicheur du fond de l’air qui nous change de la chaleur étouffante tokyoïte. La lune et les villes en contre-bas nous offrent un joli paysage de nuit.
La verdure laisse très vite place à un parcours caillouteux et poussiéreux, car ne l’oublions pas, le Mont Fuji est un volcan.

Le reste de la monté passe et se ressemble. Le parcours est entrecoupé de refuges, petites cabanettes en bois où on vend des boissons et des barres de snickers, à un prix directement proportionnel à l’altitude. L’intérêt des ces refuges est surtout qu’il y a de la lumière, des toilettes, et des endroits pour s’asseoir. On apprécie de faire des pauses, manger un truc, boire. Mais on essai de ne pas rester immobile trop longtemps, car on se refroidit assez vite mine de rien.
Nous avançons à une allure très modeste, voir très lente parfois. Ce n’est pas tant la difficulté du parcours qui nous freine, mais tout simplement la foule incroyable qui a décidé de gravir la célèbre montagne en ce dernier week-end d’août.
Et oui, tout comme le reste du Japon, Fujisan n’échappe pas à la règle et est lui aussi bondé aux heures de pointes.

Il est 4h40, nous avons marché toute la nuit, et le levé de soleil est imminent. Nous ne sommes pas tout à fait au sommet. Il nous manque environ une petite heure de marche, tenant compte de la foule pour y arriver.
Mais le temps et clair, et nous sommes bien assez haut pour profiter du spectacle. Nous décidons de nous arrêter sur le bord du chemin pour admirer le fruit de nos efforts.


Aller, un petit effort et le sommet sera à nous !
Une petite heure plus tard, en ce dimanche 29 août vers 6 heure du matin, nous arrivons enfin au sommet, indiqué par un 通り (toori).
Il fait déjà bien jour, et ça fait du bien au corps et au cœur de voir le jour après 9 heures d’ascension dans le noir …

Au sommet, le dernier refuge, qui vend des souvenirs, des vivres, a un bureau de poste pour envoyer ses cartes depuis un endroit insolite, et propose quelques sièges assez rudimentaires pour se reposer (et on en a bien besoin), se remplir l’estomac tout en profitant de la vue tout à fait imprenable.


« C’est beau mais c’est loin. »

Longue pause, un peu de repos bien mérité. On mange le bentô qu’on a trainé jusqu’ici. On est fatigué mais heureux. Car le paysage magnifique nous rappel qu’on a fait quelque chose de pas banal (et surtout la quantité d’endorphine qu’on a dans le sang doit nous rendre un peu euphorique).

« Le cratère n’est pas loin, allons voir si nous y sommes. »
Et nous y fumes.

« じゃ、帰ろうか。 »
Il est environ 8 heures, et c’est l’heure de redescendre … Pour le coup le paysage est vraiment magnifique. On n’en avait pas trop profité durant l’ascension. Et bien là on a tout le temps de le savourer jusqu’à la dernière goute de la descente, qui est, soit dit en passant, extrêmement monotone et pénible.

Des rochers, des gravas et de la poussière rouge tout du long. Le soleil tape bien et il fait très vite chaud. Il faut attendre la toute fin de la descente pour retrouver un peu de verdure.

Vers 11h du matin, après 3 heures sans se presser, on approche du but. On croise dans l’autre sens les aventuriers du matin, qui commence leur périple de jour.

Je leur cris : « Fuyez pauvres fous ! Croyez moi , n’y allez pas ! Arrêtez donc cette folie folle ! Vous ne savez pas ce que vous faites ! ». Mais ces gens n’entendent rien ; ils ont des étoiles dans les yeux et ne pourront comprendre ce que j’ai dit que lorsqu’ils auront vu ce que j’ai vu, et vécu ce que j’ai vécu (et accessoirement lorsqu’ils auront apprit le français).

Retour à la 5ème étape, qui était le départ de notre marche. Un tour de bus, et nous voilà dans une onsen non loin d’ici.
Ahh … C’est le meilleur moment de ma vie. Une source d’eau chaude, avec jacuzzi, sauna, des bains immenses de la taille d’une pièce où il n’y a pas besoin de plier les jambes pour renter dedans.
C’est le paradis.

Un dernier bus et nous voici de retour à Tôkyô.

Voici comment se termine notre ascension du Fujiyama. Ce fut long, laborieux, magnifique et pour finir relaxant.
Et ça restera pour longtemps un excellent souvenir.

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高尾山 (Takaosan) est le nom d’une petite montagne situé dans la ville de 八王子市 (Hachiôjishi) à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Tôkyô.
Ce site est actuellement l’un des パワースポット (power spots) du Japon, les power spots sont les lieux populaires au Japon dans lesquels les japonais vont pour recharger leurs batteries.
Pour porter cette appellation, l’endroit doit être populaire, assez, voire très verdoyant, avec si possible une 温泉 (onsen, source d’eau chaude), et être pas très loin d’une grande ville pour être accessible dans la journée ou dans le week-end.
Takaosan répond à tous ces critères, avec sa montée de quelques 600 mètres de dénivelé à l’ombre d’une paisible forêt (du moins elle l’était avant que tout Tôkyô ne débarque pour le week-end).

Donc départ de la gare de Sinjuku, par la Keiôsen moyennant ¥370, et bac+12 en trains, car il y à quarante trains qui partent de Shinjuku par cette ligne, avec des terminus différents, et des vitesses différents. Un savant calcul et un changement de train nous permet d’arriver
un peu plus d’une heure plus tard à la gare de Takaosanguchi.
A partir de là, on a le choix entre prendre un télésiège jusqu’au premier tiers de la montée, ou bien de tout monter à pied comme de vrais hommes. Nous opterons pour ce dernier choix bien sur.

La balade est à l’ombre, mais malgré cela, il fait très chaud en ce dimanche 15 d’août. La météo a annoncé 35°, et on se rend compte qu’elle ne s’est pas trompée, au vue des vêtements des gens qui changent littéralement de couleur au fur et à mesure de la montée.
Quelques temples ça et là parsèment le chemin, dans certains on peut voir des statues de 天狗 (Tengu).

En à peine deux heures, on est arrivé au sommet juste au bon moment pour le repas de midi.

De là haut, avec un peu de chance et pour ceux qui ont de bons yeux, on peut voir le mont Fuji au loin. Mais aujourd’hui, le Dieu du temps ne le permettra pas …

Pause dans un coin pour manger le bentô acheté un peu avant à la gare, il fait un peu la gueule à cause du voyage, mais on l’apprécie bien après cette petite promenade. Ce qu’on apprécie aussi c’est le coca frais qu’on achète en haut à ¥200 ; il les vaut bien, et il est bien meilleur que celui qu’on achète à Tôkyô, il a le goût de l’effort.
Petite sieste de rigueur sur un banc à l’ombre, puis re-descente tranquille vers la gare et retour dans la Capitale.

Une petite promenade sympathique, qui se fait sans souci dans la journée, très peu onéreuse, qu’on apprécie bien malgré la chaleur, et qui change du Tôkyô grouillant.
J’y retournerai surement cet automne, la forêt et les feuilles des arbres rougis et jaunis doivent être tout simplement magnifique en cette saison.

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