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Archive for décembre 2010

Six mois passés sur cette autre planète. Je vous épargne les grands clichés de chocs culturels Extrême-Orient/Occident, aujourd’hui je vous propose plutôt quelques différences anecdotiques entre la France et le Japon, que mon souci du détail légendaire (ou en passe de le devenir) a pu noter.

● On peut marcher dans la rue en regardant le ciel (le Japon est tellement propre qu’on pourrait bouffer par terre).
● Il n’y a pas de bruits de couverts dans les restaurants (les restaurants asiatiques bien sûr, qui sont en majorité ici, il faut le dire).
● Les gens ne s’étonnent pas de choses extravagantes, ils n’y font même plus attention en fait.
● Il y a 5 poubelles dans chaque maison, avec pour chacune un jour de ramassage spécifique : le papier/plastique, les bouteilles en plastique, les cannettes en aluminium, et le reste qui brûle, et le reste qui ne brûle pas (verre, métal).
● On peut traverser quand le feu piéton est vert (ici on dit « bleu » d’ailleurs, alors que le bonhomme est bien vert …), sans risquer sa vie.
● Les gens ne traversent presque pas quand le feu piéton est rouge.
● Pas besoin d’attacher son vélo quand on le laisse pour faire ses courses au supermarché du coin.
● Quand t’as raté le facteur parce que tu bossais, tu peux demander sur internet une relivraison le soir même entre 19h et 21h ou un autre jour (week-end compris) avec des créneaux de 2h.
● Les boites aux lettres sont sommaires, et n’ont pas de clé.
● Les gens ont toujours leur téléphone en vibreur et ne répondent pas au téléphone dans le train ou le métro.
● Il y a des publicités vivantes dans la rue.
● Les gens aiment s’aligner pour attendre quelque chose.
● On n’a pas besoin de s’arrêter de marcher pour passer les portiques du métro.
● Les fruits sont vendus à l’unité et non au poids.
● Dans les konbinis (petite supérette) il y a une machine qui permet d’imprimer un document PDF qu’on a amené sur une clé USB.
● Les machines à laver lavent à froid, et prennent 30 minutes maximum.
● Le soleil se couche à 16h30 en hiver.
● On peut payer ses factures et ses impôts dans un konbini.
● On peut s’entendre dire « T’as oublié d’éteindre la cuvette des toilettes », car la cuvette des toilettes est chauffante.

A suivre …

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Noël

Je ne vous apprends rien en vous disant que le Japon n’est pas fondamentalement ni historiquement un pays chrétien. Par conséquent la fête de Noël n’a pas le même encrage et le même sens qu’elle l’a dans les pays de tradition judéo-chrétienne.
En France Noël est une fête de familiale durant laquelle on a l’occasion (parfois plus ou moins heureuse) de revoir la famille, de faire un ou deux bons petits gueuletons, de s’échanger quelques cadeaux et de faire une overdose de chocolats.

Au Japon, Noël c’est クリスマス・イヴ (Christmas Eve), c’est à dire le 24 au soir qui est fêté (le 25 n’a rien de spécial, et n’est pas férié), et ce moment n’est ici pas partagé avec sa famille, mais plutôt avec sa moitié, ou avec ses amis. Pour note, le 23 en revanche est férié, car c’est l’anniversaire de l’Empereur.
La semaine entre Noël et le Jour de l’an お正月 (oshôgatsu) n’est pas communément une semaine de vacances comme c’est le cas en France.
Elle est cela dit ponctuée de nombreuses 飲み会 (nomikai) où les japonais se retrouvent entre collègues et entre amis le soir pour manger et surtout boire.
La véritable fête familiale se situe pour le nouvel an, mais j’en reparlerai plus tard.

Aussi, Noël a ici un côté définitivement romantique, qu’il n’y a pas en France, et ceci se traduit par ses magnifiques illuminations, non pas partout dans la ville, mais à certains endroits précis, endroits très prisés des amoureux en quête d’une balade romantique qui repliera leurs yeux de mille lumières chaleureuses, malgré le froid relatif qui règne sur la ville dès la tombée de la nuit.
Parmi les plus jolies spots d’illuminations, on trouve la Terrasse Sud de la Gare de Shinjuku, la rue けやき坂 (Keyakizaka) et le 森公園 (mori-kôen) à Roppongi, et Tokyo Midtown aussi à Roppongi. (次のビデオ、ギさんに感謝します)。

Si on se balade du côté de Ginza, on pourra faire un tour au « Marché de Noël de Strasbourg à Tokyo », où des français sont venus pour l’occasion et tiennent des stands, façon marché de Noël de chez nous, et vendent de la confiture, du miel, du Vin blanc, et autres spécialités venues d’Alsace.
A vrai dire, je suis tombé dessus complétement par hasard en me baladant dans le quartier. De loin, en voyant ces écriteaux lumineux, je me suis dis : « Ah, encore un attrape japonais avec un évènement ayant un nom bien français ». Oui, car le français est très populaire au Japon ; ici avoir une poche plastique « L’Occitane en Provence » c’est
オシャレ, c’est chic, c’est stylé, sans parler des restaurants français qui sont, en conséquence, tout simplement hors de prix.
Mais l’absence de faute d’orthographe, les accents placés correctement m’ont quelque peu interpelé. Je m’approchai et aperçus des têtes définitivement pas du coin, c’était bien des français, et c’était donc bien un marché de Noël de Strasbourg à Tokyo !

Comme quoi, si tu ne vas pas en France pour Noël, la France viendra à toi. Car je vais passer cette année mon premier Noël loin du pays du foie gras, du bon vin et du fromage qui pue, et j’avoue que ça me manque un peu.

Un Joyeux Noël du Japon à vous les amis ! メリークリスマス (meri-kurisumasu) comme on dit ici.

(Le Noël de l’école)

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En ce dimanche 5 décembre avait lieu le 日本語能力試験 (Nihongonôryokushiken) aussi connu sous le nom de JLPT (Japan Language Proficiency Test) qui se décline en 5 niveaux (le niveau 1 étant le plus difficile) et permet de certifier du niveau théorique en langue japonaise d’une personne.

Pourquoi passer cet examen ? Dont l’inscription coûte quand même au passage 5500¥. Et bien parce que c’est bien d’avoir un objectif quantifié quand on étudie quelque chose. Par objectif, j’entends quelque chose de plus précis que « je veux pouvoir parler et écrire en japonais », pour cela un examen est un excellent guide, puisqu’il a un programme bien défini, des ouvrages de référence, etc. A noter qu’avec les quelques deniers offerts lors de l’examen blanc (qui ne sont pas donnés à tout le monde bien sûr), l’examen revient à 3500¥.

Au mois de septembre, il y a trois mois de cela, je me donnai donc comme objectif de passer le 3級 ou N3. L’examen est un QCM composé de plusieurs parties, qui varient suivant les niveaux, et dure au total une après-midi. Le N3 est pour sa part composé de trois parties, la première portant sur la connaissance de la langue 言語知識 (Kanji et vocabulaire 文字 et 語彙), la seconde encore sur la connaissance de la langue ainsi que sur la grammaire 文法 et la compréhension écrite 読解, et enfin d’une partie compréhension orale 聴解.

La préparation s’est principalement faite à l’école, avec les cours de grammaire et de kanjis, et bien sur le fait que l’intégralité du cours est en japonais. Ajouter le fait que mes camarades de classes sont pour la plupart asiatiques, et que le meilleur moyen de communiquer avec eux est par conséquent le japonais.
J’ai complété cette préparation avec une couche supplémentaire d’apprentissage de kanjis grâce à un bouquin qui va bien, destiné aux candidats au N3 (d’où l’intérêt une fois de plus d’avoir un périmètre définie, car apprendre 2000 kanjis (objectif du N1) en autodidacte sans méthode, ni périmètre ou guide est une activité qui, étant donné l’ampleur de la tâche, doit probablement rendre tout simplement fou).

Enfin, la touche ultime est tout simplement de vivre dans le pays. Chaque jour est un entrainement permanent, entre ce qu’on entend dans les trains et les supermarchés, mais surtout les kanjis qui sont omniprésents dans notre environnement, et qui font que le fait même de se balader dans Tôkyô constitue un entrainement à la lecture.
Et ce sans doute bien plus qu’en France pour un étranger apprenant le français, car ici les publicités dans les métros sont nombreuses et assez verbeuses, et contrairement au métro français ou les noms des stations sont des noms propres et n’ont souvent pas de sens, ici tous les noms proposes sont écrits avec des Kanjis et ont donc un sens, qu’on s’amuse joyeusement à essayer de se rappeler.
Ajouter enfin à ça la communication avec l’habitant, et on comprend pourquoi le taux de réussite de l’examen est bien supérieur pour les candidats résidant au Japon que pour les autres.

Mon impression sur l’examen : elle est mitigée. Autant la partie compréhension orale était d’une simplicité telle que je suis quasiment sur d’avoir à faire à un serial killer plus de 95%, la partie vocabulaire/Kanji devrait être pas mal, autant la compréhension écrite était affreusement longue. Avec ses nombreux textes d’un page chacun et seulement deux ou trois questions sur chaque, questions assez précises, sur le sens d’une phrase, le sentiment de l’auteur … Qui fait qu’au final, lorsque le temps m’a manqué, j’ai commencé à lire en diagonale, et j’ai pu commencer à percevoir la puissance des kanjis dans le processus de lecture, même si avec mon très humble niveau, je n’ai au final pas compris grand chose de ce que je lisais … Mais bon, il n’y a pas de pénalité si on se trompe sur une réponse, donc le hasard vaut mieux que rien faute de temps.

Pour la petite histoire, l’avant veille de l’examen, le temps s’étant trouvé incroyablement doux, un 19° à l’ombre, j’en profitai pour passer ma dernière après midi de révision dans le parc 哲学堂公園 (Testugakudou-Kouen) à une quinzaine de minutes de marche de l’appartement. Ce nom signifie littéralement le parc « du hall du philosophe », un endroit tout trouvé pour une dernière révision. C’est là-même que j’ai prises les photos de cet article.
Je tombai sur un chat pas farouche (décidément les parcs sont des repaires à chats au Japon), et un japonais qui m’aborda :
« Bonjour. C’est à vous ce chat ?
– Bonjour. Du tout, ce doit être le chat du parc.
– Il est beau, tout blanc. Mais dites moi, vous ne seriez pas français par hasard ?
– Si, mais comment savez-vous ça ??? »
Et il m’expliqua alors qu’il avait déjà été en France pour son travail, et que les français ont un accent particulier. Cela dit, les anglophones ont un accent tout à fait remarquable lorsqu’ils parlent japonais (comme quand ils parlent français), donc n’ayant pas cet accent là, le français devenait de suite statistiquement assez viable comme proposition.

Résultat de l’examen dans 2 mois, Wait and See …

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C‘est un samedi de fin novembre, le temps est clair, mais malgré cela il faut encore très doux en journée (un très apprécié 17°C à midi), très agréable pour se balader dans les parcs, qui, en cette saison, proposent un spectacle magnifique : les 紅葉 (momiji) terme faisant référence au changement de couleur des feuilles des arbres à l’automne.

Les japonais sont des gens qui semblent aimer énormément la nature, pour cause sans doute le folklore très présent et varié de ce pays, avec ses multiples festivals et célébrations populaires, parmi lesquelles ont trouve le 花見 (hanami) au printemps, avec les cerisiers en fleurs, et le
もみじ (momiji) en automne.


Dans un souci de précision typiquement japonais, des cartes du Japon indiquant la progression des momiji durant l’automne sont même disponibles sur internet. Pour les curieux.

Au programme donc, petite balade dans le parc de 小石川後楽園 (Koishikawa-Korakuen) qui jouxte le Tôkyô Dome (immense salle de concert située en plein Tôkyô). Pour les balades le week-end, si on veut profiter du soleil, il faut penser à ne pas trop faire trainer la grasse-mat’ le matin, car rappelons-le, le soleil se couche à 16h30 en cette saison.

Sur place, de nombreux japonais de tous âges sont là pour admirer le spectacle naturel. A l’entrée et dans le parc ont été installés pour l’occasion quelques petits stands proposant boissons chaudes et friandises pour faire une pause au soleil au milieu de la promenade.
L’atmosphère est légère, les gens sont détendues, un moment paisible ou on n’oublierait presque qu’on est au beau milieu de l’une des plus grandes mégalopoles au monde.

Nous amis experts en arbres reconnaitront sur les clichés le célèbre 以呂波紅葉 (irohamomiji ou érable du Japon comme on les appelle en France) qui comme son nom le suggère, signifie littéralement comparaison-épine-vague-pourpre-feuille. Pour l’histoire des feuilles pourpres je vois à-peu-près, pour le reste, s’il y a des experts en Kanjis dans la salle, c’est le moment d’user de votre savoir millénaire 宜しくお願い致します m(__)m.

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