Aujourd’hui, vendredi 11 mars 2011 commença comme un jour tout ce qu’il y a d’ordinaire. École le matin, à midi nous décidons avec mes amis de l’école d’aller manger dans un restaurant italien pizza/pâtes à volonté dans la galerie du Subnade, à coté de la gare de Shinjuku. Il est 14h30, nous quittons le restaurant, et nous dirigeons vers la gare de Shinjuku. Arrivé sur le quai de la 中央線, je dis au revoir à une camarade de classe チェンさん qui s’apprête à prendre la 山手線 à coté.
Là, les caténaires se mettent à bouger, « tiens, le train arrive », me dis-je. Mais très vite, c’est le toit du quai, le train de la 山手 qui est en gare et le quai lui-même qui se mettent à trembler de manière assez impressionnante. Les gens se regardent, s’éloignent des voies, des panneaux, de tout ce qui pourrait leur tomber sur la tête et attendent que ça passe, en se demandant combien de temps ça va durer, car ça dure longtemps, la perception du temps est faussée dans ce genre d’événements, mais ce qui est sûr, c’est que ça a tremblé pendant plusieurs minutes.
Je retrouve ma camarade de classe taïwanaise, qui, malgré le fait que Taïwan est un pays coutumier des tremblement de Terre, me dit qu’elle n’en n’a jamais ressenti d’une telle force. Nous retournons dans l’intérieur de la gare, qui a été immédiatement fermée, et où les gens s’attroupent autour d’une TV diffusant les premières informations, en particulier les heures prévues du tsunami résultant du tremblement de Terre, et la hauteur de la vague estimée.
C’est alors qu’une deuxième secousse se fait ressentir, nous nous pressons vers un quai, estimant qu’un quai est sans doute un endroit relativement sûr, vu que peu de chose peuvent nous tomber dessus. La seconde secousse, plus courte que la première, étant terminée, les voyageurs sont tous priés d’évacuer la gare.
Tous les voyageurs de la gare de Shinjuku, la plus grande gare du Japon, se regroupent à l’extérieur de celle-ci, devant l’écran géant de l’immeuble Alta qui diffuse les images du tsunami qui est en train de toucher les côtes Nord-Est du Japon, avec une vague estimée à plus 10m de haut …
A Tôkyô, les gens ne sont pas paniqués plus que ça ; les japonais sont habitués aux séismes, et sont aussi formés à ce genre d’événements (nous avons reçu une formation pratique à ce sujet par l’intermédiaire de l’école à notre arrivée au Japon). De plus, les dégâts sont assez légers dans la capitale : les trains sont bloqués, le réseau téléphonique est saturé, et une partie de la ville est privée d’électricité apparemment.
Il est 16h30, les bus et voitures recommencent à circuler, et la pluie qui s’invite disperse la foule regroupée devant la gare. Des annonces indiquent que le réseau de train et de métro ne redémarrera pas de si tôt, les gens commencent à chercher un solution de secours pour rentrer chez eux.
Les trottoirs se remplissent de piétons qui suivent les lignes de trains pour rentrer chez eux du mieux qu’ils peuvent. Il ne fait pas bien chaud en ce vendredi de mars, et j’ai bien envi d’un petit thé chaud pour me remettre de mes émotions.
De retour au bercail, la télé diffuse en boucle les images impressionnantes, stupéfiantes du Tsunami qui à touché la côte et de 仙台 (Sendai) dans le noir.
A Tôkyô, plus de peur que de mal donc, les trains sont encore arrêtés et le seront jusqu’à demain, des petites répliques se font encore sentir à l’heure actuelle (toutes les 20 minutes), le réseau de téléphones mobiles est revenu il y a quelques minutes, et le plus gros souci, pour les tokyoïtes, est de rentrer chez eux ce soir, car les taxis et bus sont littéralement pris d’assaut. Les autorités préconisent de dormir sur son lieu de travail, en attendant le retour à la normal du trafic ferroviaire.
Une expérience très spéciale, je suis heureux d’avoir été sur le quai d’une gare au moment du séisme, et non en haut d’une des tours de la ville.
Merci à ma camarade de classe チェンさん qui était avec moi dans cette aventure, c’est toujours rassurant de parler avec quelqu’un qu’on connait dans ce genre de crises, surtout à l’autre bout du Monde, au pays des sushis, au pays des séismes …
Une pensée de Dordogne, courage à toi et à vous tous
Chris et Bastian
Je suis rassurée de voir que tu vas bien.
J’espère que ton appartement n’a pas eu de dégâts.
Bises.
Salut Leo !
Content de voir que tu vas bien ! Comment vont Gui et Sto ?
C’est marrant j’était sur le site du monde, je tombe sur ton blog dans un article, tiens un Leo au Japon, marrant, tiens il y est depuis un an, tiens il s’appelle Lewis cqfd comme on dit.
Bon je vais lire ton blog pour la peine.
A dans deux semaines !
今はどう?地震がまだあるかも知れない…
明日は終わることに自信がある?レオ自身しか知らせないけど…
La première fois que ça m’est arrivé, j’étais en Islande entrain de marcher et j’ai perdu l’équilibre, pouf l’instant (comme tu précises, la conscience du temps est déformée) d’après j’étais par terre sans comprendre pourquoi…
C’est toujours spécial et étrange comme sensation.
Merci à tous pour vos messages.
On a eu des répliques sensibles toute la nuit, et il est prévu que cela continue pendant encore plusieurs semaines.
Hier soir, avant de dormir, nous avons procédé à un ré-agencement des chambres, pour supprimer les gros risques de choses qui nous tomberaient dessus pendant la nuit.
Aujourd’hui, au programme, ménage/nettoyage des trucs inutiles mais qu’on stock dans les armoires par réflexe.
J’avais déjà fait cet exercice il n’y a pas longtemps, mais c’est l’occasion de le renouveler.
Ce serait idiot de se prendre un objet parfaitement inutile sur la tête !
Oui, c’est ce qui avait failli m’arriver… J’avais un beau pot de fleur près de la fenêtre, car il lui fallait de la lumière et on sortait enfin de l’hiver (on était au 66° parallèle nord).
Sauf que mauvaise idée, car la fenêtre était juste au bord du lit, et une nuit je me suis réveillé avec mon nez qui touchait le pot de fleur…
J’ai eu de la chance et j’y ai appris une belle leçon !
Bon courage à vous!