Après quelques mois passés dans la capitale nippone, voici un petit tour d’horizon du coût des choses ici, sorte de guide simpliste mais qui j’espère sera utile à un voyageur préparant un séjour plus ou moins long au pays du Soleil Levant.
Tout d’abord, je ne vous cacherais pas que la vie est chère à Tôkyô, qui est, rappelons le, passée cette année la ville la plus chère au Monde pour les expatriés. Donc forcément c’est pas la panacée.
Nota Bene : je renseignerais les prix en ¥ pour que l’article reste pertinent le plus longtemps possible, et pour info à l’heure qu’il est 1€ vaut 113¥ et 1.39$ (à titre de comparaison, il y a trois ans, lors de mon premier voyage, le taux était de 1€ pour 160¥, soit presque un facteur 1.5).
Commençons par le logement. Tôkyô est réputée (et cette réputation n’est plus à faire) pour être une ville foncièrement très chère. Pour info, nous occupons, avec mes deux compères, un luxueux 45m² dans le quartier de Shinjuku (en réalité dans la ville de Shinjuku, dans le quartier de Kamiochiai de cette même ville), à environ 7 minutes à pieds de la gare JR d’Higashi-Nakano (en marchant bien), elle même à 4 minutes en train de la station JR de Shinjuku. L’avantage de cet appartement est qu’il n’a pas nécessité de garant, ni de 3 mois de cautions, ni du mois de loyer « cadeau » qu’on offre humblement au propriétaire pour le remercier de nous laisser habiter son appartement, et des frais d’agence bien sur, comme c’est le cas en général au Japon.
Ici, passer par une agence spécialisée dans les transactions avec les gaijin (Fontana pour ne pas la citer) nous a permit de nous en tirer avec un simple mois de caution (moyennant le fait qu’on partage l’appart avec une demie-douzaine de chinois, mais bon ils sont sympathiques et ne tiennent pas de place, et puis ils font super bien à manger … non je déconne, leur bouffe est dégueulasse).
Ce spacieux appartement nous revient brut à 160 000¥ par mois, à quoi on ajoute 5500¥ d’internet (un internet relativement rapide, 3.5Mo en donwload et 1.5Mo en upload, pratique pour envoyer des photos sur son blogue favori). Côté charges, nous en avons eu en moyenne par mois pour environ 6000¥ d’électricité cet été; sachant que l’appartement est équipé de 3 climatiseurs, qui ont marché en continu de juillet à fin septembre, oui je sais, les japonais tuent la planète avec toutes ces clims, mais que celui qui arrive à passer un mois d’août à Tôkyô (avec des températures minimales à 30° la nuit et max à 36° en journée) sans allumer sa clim me jette la première pierre.
A quoi on ajoute quelques 1500 à 3000¥ de gaz et 1500¥ d’eau.
Côté transports, le prix d’un trajet en JR (équivalent du RER) est de 130¥ minimum, et se calcul en fonction de la longueur du trajet. On peut effectuer plusieurs changements de lignes sans sortir de l’enceinte du JR, et un trajet moyen dans Tôkyô intramuros revient environ à la très grosse louche à 200¥. Pour le métro, même principe, sauf que c’est 160¥ de base, et qu’il faut souvent ressortir du métro pour changer de ligne, ça veut dire repayer chaque fois le prix fixe de 160¥.
Il est possible d’acheter un abonnement illimité, mais uniquement valable entre deux stations spécifiées. Pour ma part, l’abonnement JR Higashi-Nakano – Shinjuku (2 stations de JR en terme de distance, soit 130¥ unitairement) revient à 3780¥ par mois, soit une économie non négligeable d’environ 4000¥, en prenant un trajet aller-retour par jour jusqu’à Shinjuku.
Remarque intéressante, pour le calcul d’itinéraires JR et métro, l’outil le plus efficace et le plus utilisable que j’ai trouvé à ce jour est Google Map (ils sont forts ces Googles).
Pour les voyageurs qui veulent voir du pays, il y a l’incontournable et indispensable JR Pass, achetable uniquement depuis l’étranger, et qu’il faut activer à son arrivée au Japon, ce pass permet d’emprunter tout le réseau de train JR (le réseau national historique, autant dire qu’on peut aller presque partout). Le prix est de 37 000¥ pour une semaine, et varie suivant la durée de validité, de une à trois semaines (cf ce site), sachant qu’un aller-retour Tôkyô-Kyôto coûte déjà dans les 16 000¥ (voir ce site pour le calcul d’itinéraires), le pass est très rapidement rentabilisé. Et une fois qu’on a compris le fonctionnement des trains (places réservées ou non, etc.), on n’a plus qu’à se pointer à la gare à la bonne heure, et ça roule. Notez toutefois que le JR pass n’est pas valable pour le métro tokyoïte.
Question communication, le téléphone portable est un moyen qui a fait ses preuves. Pour ne pas se prendre la tête, il existe des formules sans abonnement, avec un crédit de 3000 ou 5000¥ à renouveler au moins une fois tous les deux mois, avec un téléphone qu’il est très bien et qui coûte dans les 5000¥ (un équivalent de nos formules à cartes en France). Et pour 300¥ par mois, on a réception et envoi de mails illimité (tout ça chez Softbank, je ne sais pas si les autres font mieux). Plus qu’à rediriger ses mails Gmail et Hotmail vers cette adresse, et on obtient un client mail portable pour communiquer de partout et pour pas cher du tout.
Un compte en banque ? Oui c’est possible !
Et pour le coup, c’est ultra simple, rapide, gratuit, transparent, tout le contraire des banques françaises en fait.
Il suffit de se pointer dans une agence Shinsei sans rendez-vous, un conseiller qui parle anglais vous reçoit dans les 10 minutes, vous choisissez la couleur de votre carte bleue (parmi 32 couleurs), et vous repartez 20 minutes plus tard avec un compte en banque et une carte de retrait (pas une carte de paiement, faut pas déconner), sans avoir rien déboursé.
« Oui mais bon c’est quoi L’intérêt dans l’histoire ? » Il est énorme, c’est de pouvoir faire des virement depuis la France vers le Japon. En effet, un compte de base à la Shinsei peut stocker toutes les principales devises, sans automatiquement les convertir, et les taux de changes appliqués par la banque lors de changes sont extrêmement avantageux.
Un exemple est bien plus parlant, si je retire de l’argent avec ma CB française de ma banque favorite, l’argent est changé d’€ vers ¥ avec le taux appliqué par ma banque en France, qui est environ 5% moins avantageux que le taux du marché, auquel s’ajoute des frais fixe et variables, qui font dans les 30€ pour 1000€ de retiré, soit au total, 8% de mon blé qui partent dans la poche de ma banque en France, mais bon elle le vaut bien, il faut bien qu’ils mangent les banquiers aussi !
Alors qu’en passant pas la Shinsei, je me tape les 26,70€ de frais de virement international, et après je garde l’argent en € sur mon compte japonais, jusqu’à ce que j’en ai besoin, ou que le taux de change du marché soit suffisamment intéressant (car la Shinsei applique un taux de change qui est à tout casser 0.05% moins avantageux que le taux brut du marché, soit 5% de différence avec le taux de change de ma banque de fromages qui puent). Au final, si les cons volaient et que j’avais ouvert un compte à la Shinsei dès mon arrivé au Japon (ce qui n’était pas possible de suite vu qu’il me fallait mon Alien Card, mais admettons), j’aurais économisé dans les … non en fait je préfère pas savoir tellement c’est écœurant, je vous laisse faire le calcul, vous avez toutes les billes dans cet article.
Coté loisirs, le cinéma n’est pour ainsi dire pas bon marché du tout, avec ses 1800¥ la place (soit dans les 16€, je mets le prix en euros pour bien se rendre compte), donc on réfléchit à deux fois avant de se jeter sur la dernière bouse sortie des studios de l’oncle Sam. Pour les restaurants le soir, c’est très variable, comme en France, mais disons qu’on se retrouve assez vite à 2500-3000¥ par tête de pipe, alcool compris.
Karaoké ? Bien sur, et les prix peuvent varier du simple à l’octuple suivant si on y va la journée en semaine, ou le soir le week-end. Pour un soir de week-end, compter 1200¥ par heure, avec une boisson. Ça reste un bon moyen de passer la nuit quand on a raté le dernier métro …
Bar ? Sans problème, dans les 700¥ la bière, 800¥ le cocktail, avec une taxe sur la chaise dans certains bars, dans les 400¥. En photo, le
Rock Bar MOTHER, un bar « musical », minuscule (une douzaine de place à tout péter), mais où on peut choisir sa musique dans un menu, qui est ensuite passée sur une sono à réveiller les morts. Un super endroit pour s’en écouter un petit des Who, de Van Halen, ou d’Hendrix à fond les oreilles, sans faire péter les plombs aux déranger les voisins.
Voilà en quelques lignes mon petit guide du coût de la vie au pays des Sumôs. Ah, j’oubliais, le coiffeur pour les hommes : 980¥. Pour le prix de la bouf’ et des fringues, les infos sont dans les articles « Itadakimasu » et « Ginza ». Pour tout le reste, faudra venir sur place voir par vous même.
J’ai pas réussi à faire le calcul, me manque une donnée !
Mais bon il parait que l’euro remonte… tu vas peut-être réussi à tenir quelques jours de plus :p
Effectivement, j’ai oublié de mentionner le prix de l’école de japonais : 45 000¥ par mois, et le fait que j’ai retiré une fois par mois avec ma CB …
En fait ce n’est pas tant l’euro qui pose problème, mais surtout le yen. Effectivement, l’euro est un peu remonté par rapport au yen depuis un mois, puisqu’on était descendu à 105¥, mais typiquement les actions du gouvernement japonais pour enrayer l’appréciation du yen consistent à acheter du dollar, et ne se souci guère pour l’instant de l’euro. Après baisser le yen par rapport au dollar a forcément un effet bénéfique sur l’euro, mais pas du tout aussi spectaculaire qu’on (les européens expatriés au Japon) l’espérait ici.
Un article sur la guerre des monnaies.
comment font les pauvres
y a t’il une politique sociale
des sdf dans le métro?
des artistes maudits..
Difficile de trouver ce genre d’informations assez techniques, et assez sensibles.
J’essaierai de faire un article sur le travail au Japon, une chose est sûre, la vie est encore moins facile qu’en France pour les pauvres. Vraisemblablement pas d’allocations, une sécu minimale, et sans doute globalement peu d’aide de l’État, de ce fait, on voit beaucoup d’employés des Mc Do qui sont des personnes de 40-50 voir 60 ans. Idem dans les rues, un nombre incalculable de personnes ont comme travail de faire la circulation à la sortie des parking, ou de guider des bras les piétons à coté des chantiers, d’aligner les gens qui attendent le bus, et ces personnes ne sont pas toutes jeunes en général …
Un article sur la pauvreté au Japon.
L’article raconte entre autres les gens cumulent tout bonnement les petits boulots mal payés pour s’en sortir.
D’autant que Tokyo est pour les japonais, comme Paris pour les français, une ville où il fait cher vivre.
Bon, le bon côté des choses semble être que ce n’est pas compliqué, semble-t-il, d’aller en Chine. Bon à condition d’avoir la forme physique pour supporter 13h de jet sky…
« (via @TheFagCasanova) Go to Google maps, bring up directions from Japan to China and look at instruction number 43. »
Etonnement, Google Maps choisit Lanzhou comme ville de destination quand on dit « China ». Cette une ville moche et industrielle où il n’y a rien à visiter (mis à part les toilettes des KFC quand on a des problèmes d’estomac… (sic))
Ha, ha, en effet ils ont la forme chez Google. Ils avaient fait la même il y a quelques temps avec Paris-New-York, genre « Traversée de l’océan Atlantique à la nage ».
Salut!
Merci pour ces informations très pratiques !!!! On part dans moins de 2 mois à Tokyo alors c’est toujours bon de savoir comment les choses se passent en vrai!
Très joli blog aussi 🙂